Course des Carrières 2014 – Mondeville

Dimanche 18 mai 2014 - La hargne retrouvée !

La course des Carrières de Mondeville a toujours eue une place particulière dans mon coeur car c'est sans doute sur cette course que j'ai, il y a quelques années, participé à ma première course nature, point de départ d'une longue aventure !

Même si ce type de courses n'est maintenant pour moi qu'une bonne séance d'entrainement rythmée, j'ai toujours grand plaisir à revenir à Mondeville pour participer à cette fête des courses nature. Et ne nous y méprenons pas, le niveau y est toujours très relevé, et pour ceux qui comme moi sont plutôt spécialisés dans les trails longs, il est bien difficile d'y faire une performance !

Après un début de saison difficile entre petites blessures, coups de mou et problèmes d'hydratation, j'avais à coeur de faire de mon mieux et de tout donner. C'est donc le couteau entre les dents que je me suis élancé dimanche matin, avec la volonté de ne rien lâcher. Peu importe le classement final, l'essentiel était d'y mettre la manière et de ne pas craquer en cours de route, de ne rien céder dans les derniers kilomètres.

C'est donc avec une hargne retrouvée, grâce à mon abandon sur le Trail Yonne, que j'abordais cette épreuve. Cette même hargne qui m'avait abandonné depuis bien longtemps, que j'avais un peu retrouvée sur le Sparnatrail 2013 et sur le marathon de Paris 2014. En proie aux doutes, à la lassitude, voir même au manque d'envie, ma fin de saison 2013 et le début 2014 n'étaient pas bien glorieux, craquant généralement encore plus mentalement que physiquement.

course-carrieres

Récit de ma course des carrières :

C'est dans un état d'esprit serein et sans pression que je prends le départ à 9h30 précises en ce dimanche matin. Dès les premiers mètres je me positionne dans le groupe de tête, un groupe compact d'une bonne vingtaine de coureurs. Personne ne prends le risque d'attaquer dans ce groupe, je n'ai pas l'impression de forcer, j'en ai même encore sous le pied. Mais cela ne doit être qu'une impression : 3'53" au 1er km, malgré une petite montée puis 3'42" au second et 3'38" au 3ème (soit pratiquement 16,5 km/h) !

Certes les 2èmes et 3èmes kms sont en légère descente, mais c'est un peu rapide quand même ! Le groupe s'étire un peu, mais personne ne s'échappe vraiment devant, je dois me situer aux environ de la 18ème place, mais à peine à une dizaine de secondes du premier.

Les choses vont se décanter à l'attaque de la première montée. Manquant toujours de puissance en côtes, je suis obligé de lâcher du lest, je ne peux suivre le rythme du groupe et me fais un peu distancer, quelques coureurs en profitent même pour me dépasser. Mais rien de grave, car dans les descentes, j'ai retrouvé une partie de ma confiance et fais parler les watts.

Les kilomètres suivants sont une succession de montées et de descentes et invariablement je rattrape le temps perdu dans les côtes par des descentes rapides et efficaces. A ce  petit jeu, je me retrouve aux environ de la 22ème place. A partir du 8ème ou 9ème km je suis suivi comme mon ombre par Romain Merlaud qui revient très fort dans les côtes et que je parviens à garder à distance dans les descentes.

Un petit moment de répit entre les 12ème et 13ème kilomètres sur une portion quasiment plane où je reprends mon souffle, tout en gardant un rythme soutenu à un peu plus de 14 km/h. Malgré tout, insensiblement Romain grappille du terrain. Alors que je rattrape un concurrent dans la montée du 14ème km, Romain en profite pour revenir à ma hauteur, nous échangeons quelques mots et je le laisse passer devant en essayant de m'accrocher.

Dans la descente suivante, étant plus à l'aise, je reprends les devants et quelques mètres d'avance, j'en profite également pour dépasser un autre coureur et je continue sur ma lancée. Je n'ai plus personne devant moi en point de mire, mais je ne me déconcentre pas. Je sais que si je parviens à ne pas trop perdre dans les montées, je pourrais garder mes distances dans les descentes.

Je m'efforce alors, sans me griller pour autant, de donner le maximum dans la dernière grosse difficulté des '100 marches de la Padole'. Je parviens en haut sans me faire rattraper, mieux encore j'ai pris un peu de marge. Il reste encore 5 kms et il ne faut pas se relâcher pour autant !

A l'abord de la dernière difficulté, je sens au loin un coureur qui se rapproche, mais je ne lâche rien. Un bref passage au ravitaillement situé chez l'organisateur Jean-Pierre Delhotal et je m'attaque aux 3 derniers kms. J'ai toujours un coureur en embuscade à quelques dizaines de mètres derrière moi. Je pense dans un premier temps qu'il s'agit de Romain, et réfléchis à la manière dont je vais devoir aborder le final, mais après un rapide (et unique) coup d'oeil derrière moi, je m'aperçois qu'il s'agit d'un autre coureur.

Toute ma stratégie est à revoir, je ne vois alors qu'une solution : tout donner ! Je peux entendre le souffle de ce coureur qui tout doucement gagne du terrain. C'est alors que j'aperçois devant moi un autre concurrent, je concentre alors tous mes efforts sur ce coureur pour tenter de le rattraper. Il me servira de lièvre et me permettra de garder un rythme élevé pour contrer le retour de mon adversaire.

Je suis légèrement plus rapide que ce concurrent, mais se pose alors à moi un problème de taille : je dois impérativement dépasser ce concurrent avant le petit single situé à environ 500 mètres de l'arrivée, faute de quoi il y aura regroupement et je devrais batailler au sprint pour conserver ma place !

Je grignote mètre après mètre, mais il ne me reste même pas un km avant le fameux single. Je cravache de mon mieux, si bien que je reprend un peu d'air par rapport à mon poursuivant. Le coureur devant moi craque un peu, je n'ai alors aucun mal à le rattraper et à le déposer tout juste quelques centaines de mètres avant le single. Le plus dur est fait ! J'ai maintenant une cinquantaine de mètres d'avance.

Dans la petite descente je maintient le rythme tout en reprenant mon souffle pour attaquer la petite remontée qui nous conduira vers l'arrivée. Un rapide coup d'oeil vers l'arrière pour m'assurer que je ne serai pas repris et je franchis la ligne d'arrivée en 1h46'03"

Mission accomplie

Non comptant d'avoir réussi à garder mon rythme (14 de moyenne sur les 3 derniers km) j'ai eu les ressources et la hargne nécessaire pour défendre ma position et même en gagner une en prime.

Je réalise ici mon meilleur résultat sur la Course des Carrières en terminant 18ème au scratch, et au pied du podium VH1 à la quatrième place ! Même si on ne peut jamais se satisfaire d'une quatrième place, celle-ci résonne sur des airs de victoire !

Une course pleine sur laquelle je me suis battu du début à la fin, sans jamais faiblir avec un mental au top !

La course est remportée par Thomas Bénichou en 1h32'36" (je ne perds que 13'27) devant un certain Laurent Brochard.

Les résultats de la Course des Carrières :

Résultats de la Course des Carrières 2014


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