Verticale de la Tour Eiffel : un peu plus près des étoiles

Du rêve à la réalité

Paris, Tour Eiffel, mercredi 13 mars 2019

S'il est un monument parisien que j'affectionne tout particulièrement, c'est bien notre bonne vieille Dame de Fer ! Allez savoir pourquoi mais cette Tour Eiffel me fascine, et c'est sans nul doute le monument que j'ai visité le plus grand nombre de fois.

Par 2 fois déjà j'avais goûté au plaisir de courir dans les escaliers de la Tour, mais uniquement jusqu'au 1er étage,... et après 80 km de course ! Alors forcément le rythme n'était pas le même !

Un contexte particulier

Si je me suis longuement préparé pour cet événement, c'était bien sûr sans compter sur les éléments qui allaient bouleverser ma vie à seulement quelques jours de la compétition.

Je n'aurais jamais imaginé que ma maman allait nous quitter, en ce dimanche 3 mars, sur une aire d'autoroute alors que nous revenions d'une semaine de vacances...

S'en suivi une semaine difficile, conclue par ses funérailles lundi 11 mars, deux jours seulement avant la course.

Dans ces conditions, bien difficile de se concentrer sur cet objectif, pourtant préparé pendant de longues semaines.

A quelques heures de la course, je me pose encore la question d'y aller ou pas !

C'est machinalement, sans réfléchir que je me rend tel un zombie au stade situé à côté de la Tour pour assister au briefing et récupérer mon dossard.

Une préparation spécifique

Conscient de la chance que j'ai de pouvoir participer à un tel événement, il n'était pas question de passer à côté de cette opportunité, c'est pourquoi, dès le début du mois de janvier j'ai entrepris un programme de préparation spécifique.

  • Une préparation en salle sur escalier roulant

C'est grâce à mon partenariat avec la salle de sport Magic-Form Le Raincy que j'ai pu accéder à cette drôle de machine, encore peu répandue, qui allait me permettre de simuler une montée d'escaliers en continu, et ce de manière infinie !

J'ai ainsi pu me construire un véritable programme de préparation, basé sur une alternance d'endurance et d'exercices de fractionnés.

Exercices que je n'aurai jamais pu réaliser ailleurs et qui m'ont également permis de trouver la juste allure : celle qui me permettra d'atteindre le sommet au plus vite, sans m'écrouler en cours de route !

  • Une préparation en extérieur sur les escaliers de Montmartre

Si le travail sur machine permet d'acquérir les capacités physiques pour réaliser au mieux l'ascension, cela ne remplace pas les sensations sur le terrain.

Même si on ne peut comparer les escaliers de Montmartre à ceux de la Tour Eiffel, ces entraînements à Montmartre, ponctués par une participation aux Battles, furent un complément essentiel à ma préparation.

Le récit de ma course

Comme par magie, une fois dans les starting-blocks le cerveau se déconnecte de la réalité pour, enfin, se concentrer sur l'épreuve à venir !

Et quelle épreuve, car si les deux premiers étages de cette fameuse tour me sont un peu familier, c'est évidemment une totale inconnue pour ce qui concerne l'accès au troisième.

Un départ prudent

Face à l'ampleur de la tâche à accomplir, pas question de partir comme un sauvage, et c'est donc dès le départ que j'adopte une stratégie alternant marche et course. Je décide de courir plutôt sur les petits paliers et marcher sur les plus long afin de me préserver au mieux pour la suite.

Les premières volées de marches sont avalées sur un bon train, mais très rapidement les cuisses commencent à chauffer, et je dois rapidement me résoudre à ne courir que de manière très épisodique. Le premier étage est atteint en 1'47" (en 37ème position), ce qui est tout à fait dans mes prévisions, même si je suis bien plus lent que bon nombre de participants.

Arrivé au premier, quelques hésitations quant au chemin à suivre, je m'attendais à poursuivre l'ascension par un autre pilier, le chemin à parcourir en est ainsi un peu rallongé. Je m'efforce de courir du mieux que je peux, les cuisses sont déjà bien entamées, mais ces quelques dizaines de mètres à parcourir en courant me permettent de décontracter un peu tout cela.

La montée vers le deuxième étage se fera presque intégralement en marchant, car il devient de plus en plus difficile de courir et ce n'est que sur quelques paliers courts que je peux tenter de reprendre la course. Malgré tout je commence ma remontée dans le classement puisque j'arrive au 2ème étage en 30ème position en 4'27"

La montée au 3ème étage : le graal

Cette portion que j'attendais avec impatience, conscient de faire parti d'un tout petit groupe de privilégiés qui auront la possibilité d'emprunter cet escalier qui n'est jamais ouvert au public !

Dès les premiers mètres je me rend compte que nous ne sommes pas bien nombreux à être passé par là ! l'escalier est un peu sale et poussiéreux, mais cela ne fait qu'en renforcer le charme !

Plus étroit également, il permet de saisir la rembarde à deux mains, ce qui n'est pas du luxe quand on a déjà environ 700 marches dans les pattes... et qu'il en reste quasiment 1000 à grimper !

Les volées de marches sont également plus longues, mais ce n'est finalement pas un inconvénient car il y est plus facile d'y trouver son rythme. En effet, à ce stade de l'épreuve, il n'est plus question de courir. C'est donc en marche rapide que je vais poursuivre mon périple !

Et, contrairement à ce que je craignais, cela passe plutôt bien, le fait de pouvoir adopter un rythme régulier et de pouvoir s'aider des bras me permet de garder une bonne cadence.

Arrivé au niveau intermédiaire en 7'37" je suis également remonté à la 25ème place !

il reste un peu moins de 500 marches à gravir et je poursuis mon effort toujours sur un rythme très régulier, la configuration de cette partie se rapproche un peu plus de l'entrainement que je fais en salle sur l'escalator !

Cette fin de parcours est un pure délice, alors que beaucoup ont dû souffrir pour terminer, je ne ressens quasiment aucune difficulté, et je suis même surpris d'atteindre la fin des escaliers aussi vite.

Un dernier petit passage par un escalier en colimaçon, un petit couloir et une dernière volée de marches et me voilà arrivé au sommet de la grande Dame !

Du rêve à la réalité

Me voilà donc arrivé au sommet, et ce dans un excellent chrono, en moins de 11 minutes comme je l'espérait. J'en termine finalement en 10'53" à la 25ème place.

Ma première pensée va bien évidemment vers ma maman qui, je l'espère, me regarde de là-haut et peux être fière de moi !

Malgré ce contexte douloureux pour moi je suis parvenu à réaliser l'un de mes rêves qui était de gravir cette fameuse tour jusqu'en haut !

Je vais continuer à m'entraîner pour ce format de course en espérant avoir la chance de pouvoir revenir l'an prochain pour tenter d'améliorer ma performance !

 


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