Marathon de Paris 2016 : Et un record de plus…

Marathon de Paris 2016

dimanche 03 avril 2016 - 08h45 - Champs Elysées

Cette année, le marathon de Paris fêtait sa 40ème édition et moi ma 16ème participation consécutive depuis 2001, date de mon tout premier marathon.

Depuis cette date je n'ai manqué aucune édition et suis toujours parvenu à rejoindre l'arrivée avenue Foch et ce quelques soit les conditions : sans aucune préparation pour les premières fois, malade parfois, une fois avec une main cassée tout juste une semaine avant la course. Bref depuis 16 ans je suis présent au départ et à l'arrivée.

Et même si je suis en désaccord total avec la politique d'ASO qui nous prend vraiment pour des cons, j'y serais une nouvelle fois en 2017 ! A vrai dire je ne sais pas vraiment pourquoi, mais c'est devenu tellement une habitude, une sorte de rituel auquel je participe sans vraiment y réfléchir. Mon unique marathon de l'année et l'une de mes très rares apparitions sur route, en dehors de mes terrains de jeu habituels.

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Un record de plus...

Cette année je courais donc mon 18ème marathon (je n'en ai fait que deux autres hors Paris), mon 4ème consécutif en dessous de la barre mythique des 3h... que j'aurais mis 13 ans à vaincre !

Après mes 2 records (10k et semi) battus lors du Semi de Paris il y a tout juste un mois, j'ai récidivé en améliorant une fois de plus ma meilleure marque sur marathon !

L'ambiance

Après tous les événements tragiques survenus en France l'an dernier et la récidive à Bruxelles il y a seulement quelques jours, l'ambiance au départ de ce marathon était forcément particulière. Nous avions tous une pensée pour les victimes de ces odieux attentats, et inconsciemment redoutions le pire en ce jour de fête du running.

Heureusement, aucun incident ne sera à déplorer, la sécurité renforcée mais sans être oppressante nous a permis de vivre cette aventure en toute sérénité.

Côté météo, les conditions semblaient elles aussi être plutôt favorables, certes quelques averses avaient rendu la chaussée glissante, mais c'est un grand ciel bleu qui s'est offert à nous au moment de rejoindre la ligne de départ. La température assez clémente et agréable de ce début de matinée allait cependant grimper rapidement au fil des heures pour venir pimenter l'affaire.

Mon marathon de Paris 2016

A 8h45 le départ de ce 40ème marathon de Paris est donné, positionné juste derrière l'élite c'est très rapidement que je peux m'élancer pour cette nouvelle aventure ! Je m'applique à prendre un départ tranquille pour ne pas me griller dès les premiers mètres, mais rapidement, emporté par la foule, l'ambiance et l'euphorie je me retrouve dans le bon rythme.

Il y a énormément de monde sur le bord de la route, j'ai l'impression qu'il y en a plus que d'habitude, c'est très stimulant et motivant de voir une telle foule qui vous acclame et vous encourage dans votre effort.

crédit photo WonderTrail
crédit photo WonderTrail

Une balade de santé

La première partie de ce marathon se déroule à merveille, je ne suis pas du tout dans le rouge et les jambes répondent très bien puisque j'affiche, sans forcer, un rythme moyen de 3'55" au km. Tout juste je relâche un peu dans les rares parties montantes.

Pour une fois mon début de marathon est idéal, aucune souffrance, aucune douleur et en facilité, c'est presque trop beau pour être vrai. Je me dis alors que je suis peut-être dans un grand jour ! Je passe au 5ème km en 19'40" !!

Cependant je ne m'enflamme pas pour autant, c'est avec une grande sagesse que j'aborde la première grosse côte du parcours au niveau du km 6,5. Je grimpe à mon rythme, tranquille y laisse quelques secondes, mais cela n'a vraiment pas d'importance. La stratégie étant de me ménager au maximum sur le premier 10k !

Le temps perdu dans la montée est repris dans la descente vers la porte Dorée, donc il n'y a vraiment aucune raison de s'en faire. Il faut simplement poursuivre, ne pas laisser trop de plumes dans le bois de Vincennes. C'est après que nous devrons reprendre du temps !

Le passage au 10ème km se fait en 39'48" c'est plus rapide que ce que j'avais prévu, mais n'ayant vraiment pas forcé en ce début de course, je ne m'en inquiète pas plus que cela.

Les premières inquiétudes

Si l'entrée en matière pourrait être de nature à me mettre en confiance, mon passage dans le bois de Vincennes lui, commencera à me faire légèrement douter. Entre le 10ème et le 15ème km le parcours nous offre une succession de longs et très légers faux-plats qui sans poser de réels problèmes sont de nature à réduire un peu la cadence.

Sur les parties montantes, mon allure se maintient correctement, je ne laisse filer que quelques petites secondes par rapport au tableau de marche. En revanche, mes performances dans les parties descendantes m'inquiètent un peu plus : là où je pensais pouvoir grappiller quelques secondes, je ne reprends strictement rien, je ne suis même pas plus vite que dans les faux-plats montants !

Sans réellement m'alarmer je me dis que cela sera peut-être plus compliqué que prévu. Je prends néanmoins mon mal en patience, essaie de m'accrocher à quelques coureurs légèrement plus rapide que moi pour me tirer dans la montée, un peu plus soutenue, qui se présente au niveau de l'hippodrome. Entre le 15ème et le 16ème km je laisserai une bonne petite poignée de secondes... qu'il faudra ensuite aller chercher !

Le Money-Time

Me fiant aux données de ma course de l'an dernier, je sais que la partie qui devrait m'être le plus favorable se situe entre le 16ème et le 26ème km. La descente qui suit la montée de l'hippodrome devant servir de tremplin pour augmenter l'allure, rattraper les secondes perdues et engranger un peu d'avance.

Si je parviens à boucler le 17ème km en 3'49" ce n'est pas sans efforts, et je suis loin des 3'41" de l'an dernier. Les km suivants me donnent raison, alors que j'avais pris pas mal d'avance l'an dernier, je parviens péniblement à me maintenir tout juste en dessous des 4' au km.

Le retour dans Paris me donnera un petit peu d'air, juste ce qu'il faut pour boucler le premier semi en 1h24'17"... soit tout juste à 15 km/h de moyenne.

Un départ peut-être un peu rapide

Même si je le l'ai pas ressenti dans les 10 premiers km, même si j'ai dû forcer un peu dans les 10 suivants, mon premier semi était peut-être un tout petit peu trop rapide : a seulement 1'40" de mon record perso, ce chrono représente quand même ma 4ème meilleure perf sur semi !

Sans doute un peu gourmande la bête ! Ce raisonnement est bien évidemment facile à tenir à posteriori car, dans le feu de l'action il est difficile de bien ajuster son effort. Ceci d'autant plus que, j'en suis persuadé, mon record ne reflète pas totalement mon potentiel réel.

Alors pourquoi ne pas tenter et voir si ça passe ?

L'inévitable déclin

Je parviens à maintenir l'illusion que tout est encore possible jusqu'à ce fameux 26ème km  et son célèbre tunnel. Certes je ne redescendrai plus jamais en dessous des 4' au kilo mais je n'en suis pas encore trop loin.

La chaleur qui discrètement commence à se faire sentir, et surtout l'enchaînement des sorties de tunnels qui jalonnent notre parcours le long des quais mettrons bien à mal le rythme de la bête. Désormais l'allure est plus proche des 14-14,5 km/h. Je commence à me faire rattraper par pas mal de coureurs et nous n'en sommes pas encore au 30ème km !

Au 30ème justement je passe en 2h00'48" environ. Le retard n'est pas encore trop important, mais la course commence véritablement maintenant. C'est là qu'il ne faut rien lâcher !

Le temps commence à me paraître bien long, et les kilomètres ne défilent plus aussi vite et aussi facilement qu'en début de course. Je dois luter pour ne pas perdre de temps dans les parties en faux-plat montant, et je ne peux plus vraiment compter sur une quelconque relance en descente... où je parviens tout juste à me maintenir !

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Roland Garros...

Habituellement j'ai coutume de dire que le marathon commence réellement au 34ème km... juste après le virage en épingle du stade de Roland Garros. Jusque là, c'est un footing d'échauffement de 34 km qui précède une course de 8km, aussi courte que difficile !

Malgré ma perte de vitesse conséquente depuis quelques kilomètres, les sensations ne sont finalement pas si mauvaises que cela, certes je n'ai plus beaucoup d'essence à envoyer dans le moteur, mais les jambes ne souffrent pas trop. Bon d'accord, je peine maintenant à dépasser les 14 km/h de moyenne.

Mais à ma grande surprise, je constate que de très nombreux coureurs ne sont pas mieux que moi, voir sont carrément moins bien ! Plus j'avance et plus je dépasse de concurrents, au bord de l'agonie pour certains ! Cela me remonte un peu le moral et me motive pour tenter de relancer, du moins de ne pas sombrer d'avantage !

Une brève embellie

Ma motivation qui en avait pris un petit coup reprend le dessus, et si les kilomètres ne défilent pas vraiment plus vite, au moins pour une fois, je prends du plaisir à traverser le bois de Boulogne, ma souffrance est reléguée au second plan et je poursuis ainsi ma remontée dans le classement.

Cela faisait bien longtemps que je n'avais pas connu une fin de marathon aussi agréable. Enfin au moins du côté des sensations, car côté chrono, ça ne s'arrange pas vraiment ! Je le constaterai plus tard, mais je suis encore moins rapide que l'an dernier sur ce second semi !

Une fin laborieuse

Le profil est maintenant plus favorable et globalement descendant, ce qui me permet de limiter la casse ! Mais au 41ème cela remonte un peu et à ce stade de la course, c'est vraiment compliqué. J'ai beau essayer de me faire violence, mais je n'en peux plus ! Les forces m'abandonnent et j'ai l'impression d'être au ralenti !

Le 42ème et dernier km est quasiment plat, mais c'est compliqué de repartir après être resté scotché dans la dernière petite butte ! La foule est de plus en plus présente, je tente de me remotiver, non pour vraiment gagner du temps, mais pour éviter d'en perdre d'avantage !

Je devrais pouvoir rentrer en moins de 2h53'... mais mon calcul est approximatif et mon cerveau tourne au ralenti !

La dernière ligne droite

J'aborde le rond point qui précède l'avenue Foch, il y a vraiment beaucoup de monde, il y a plus d'ambiance que d'habitude, c'est un moment assez incroyable. On se sent comme porté par les gens qui vous encouragent.

Comme souvent, je ne peux résister à accélérer dans cette dernière ligne droite, l'arrivée est à peine à 200m. Je savoure cet instant tout en jetant mes dernières forces dans la bataille !

Un concurrent se porte à ma hauteur et me dépasse, mais c'est devenu un réflexe, plutôt que de me contenter de rester sur mon rythme, je ne résiste pas à cette pulsion qui me pousse à lancer, une nouvelle fois un sprint de ouf !

Je relance donc une toute dernière fois, reprend les devant et franchi la ligne d'arrivée après un dernier 200 bouclé en à peine 40" (soit un bon 18km/h) !

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Crédit Photo Giaorunning

Record battu !

Même si mon deuxième semi ne restera pas dans les mémoires comme un modèle de réussite, même si chronométriquement j'y aurai laissé pas mal de plumes, il n'aura pas été aussi difficile psychologiquement que certains autres !

En franchissant la ligne d'arrivée en 2h52'54" je bats une nouvelle fois mon record sur marathon que j'améliore d'1'26". Je termine 415ème au scratch, ce qui représente mon meilleur classement sur marathon. L'objectif de rentrer dans les 500 premiers est atteint !

Alors certes, j'aurais bien aimé descendre sous les 2h50... j'y ai même cru pendant toute la première partie de la course, mais la chaleur, et une préparation qui n'est pas forcément idéale ne m'auront pas permis de le faire cette année.... Rien de grave en cela, je retenterai ma chance l'année prochaine !

Tout au long du parcours vous avez été très nombreux à m'encourager, connus ou inconnus je vous en remercie tous. Jusqu'à présent je n'ai pas souvenir d'avoir rencontré une telle ambiance sur le marathon de Paris ! Egalement un grand merci à Mickael de Wondertrail et Philippe alias ThePinkRunner pour les photos !

Vivement l'année prochaine pour remettre ça !

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Crédit photo The Pink Runner

Et les Hoka dans tout ça ?

Comme je l'avais dit dans mon article :Le marathon de Paris en Hoka ? C'est possible ? j'ai couru ce marathon en Clifton 2.

Alors ma réponse ne peut qu'être positive, puisque je l'ai fait et bien fait avec ce nouveau record à la clé. Certes quelques petites ampoules sur les orteils, mais des tendons préservés qui finalement n'auront quasiment pas souffert de ces 42km de bitume couru au taquet !

Pour plus de détails sur ce test, n'hésitez pas à consulter mon article (lien ci-dessus).

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Tous les résultats du Marathon de Paris 2016

Résultats marathon de Paris 2016


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4 réflexions au sujet de « Marathon de Paris 2016 : Et un record de plus… »

  1. Superbe course! Avec une seconde partie certes difficile, mais avec la chaleur qui montait, tu t’en sors vraiment pas mal. Notamment par rapport aux autres coureurs. Donc un grand bravo pour ce nouveau record!

    1. Merci Greg !
      J’ai rarement doublé autant de monde dans le bois de Boulogne… et pourtant, j’étais pas au mieux, moins rapide que l’an dernier où j’ai quasiment doublé personne sur la fin !

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