Trail de Val-Cenis 2016 - 45km

Lanslebourg - dimanche 7 août 2016 - 8h00

Après ma belle prestation lors de l'édition précédente (10ème scratch et 1er vétéran) la barre était placée très haut, mais je me devais de faire mon maximum pour tenter de faire, au moins, aussi bien.

Une mission presque impossible

Malgré toute ma bonne volonté, les choses ne se présentaient pas aussi bien que je ne l'aurais espéré ! Après un mois de juillet difficile : fatigue, manque de motivation, manque de temps... je n'ai pas vraiment digéré mon échec sur le Raid du Morbihan et ma préparation s'en est fortement ressentie !

Néanmoins, à une semaine de la course, tout me semblait encore possible, mais c'était sans compter sur mon corps qui allait tenter de m'abandonner. Après une dernière séance en salle le lundi, je ressens tout d'abord des courbatures dans la cuisse gauche... qui se transforme en une belle et profonde contracture aux ischios le mercredi !

C'est donc sans grande convictions que je prends la route pour Val Cenis le jeudi, car la douleur ne passe pas. C'en est fini de mes espoirs de briller sur cette course, alors perdu pour perdu, le vendredi je pars m'oxygéner en altitude en repérant les 2 plus hauts sommets du parcours : le Pas de la Beccia et le col de Solières : 4 heures de rando active et 1300m de d+... de quoi bien charger les cuisses !

Et je remets ça le samedi matin en grimpant au col du Mont Cenis pour rajouter 900m de d+ ! La bonne nouvelle c'est que mon ischio va beaucoup mieux ! Les mauvaises : mon tendon d'achille gauche me fait beaucoup souffrir, je peux à peine marcher ! et les cuisses sont vraiment chargées...

Toutes les conditions étaient donc réunies pour que cette course se transforme en un long et pénible calvaire !

Le récit de ma course :

Les craintes des jours précédents se confirment : c'est avec le plus grand mal, presque en boitant, que je rejoins la ligne de départ au centre de Lanslebourg ! J'y retrouve Olivier Valla, qui avait terminé juste derrière moi l'an passé. Lui non plus n'est pas au top de sa forme mais ferra comme moi : ce qu'il peut !

Dès le départ, pas le temps de dire ouf, on attaque par un petit raidillon bien pentu. Je prends un départ prudent et constate qu'il m'est plus facile de courir que de marcher, la douleur est toujours présente mais s'estompe progressivement jusqu'à devenir supportable.

Je reste toutefois prudent et laisse filer les furieux qui sont déjà en pleine bourre ! Nous passons au dessus du village par un chemin inédit, la vue est magnifique. Je crains un peu mon comportement en descente... je vais être vite fixé... et un peu rassuré : ça tient bon !

Nous voilà déjà à Lanslevillard et je me trouve aux alentours de la 15ème place. A la sortie du village les choses sérieuses commencent : la longue ascension vers le Col du Mont-Cenis débute ici. Malgré les efforts des jours précédents et des cuissots un peu durs, je m'en sors plutôt bien. Pour une fois, personne ne me rattrape, (certes les furieux sont déjà devant) et derrière, pas grand monde, à l'exception de la première féminine qui me talonne !

Cette montée se déroule bien, je gère mon effort et ne me met pas dans le rouge. Une fois en haut, passé le petit single nous attaquons la première partie descendante... je l'aborde avec prudence car je ne suis pas au mieux, et une fois n'est pas coutume, je me fais rattraper par 3 coureurs, dont la féminine ! Sans être vraiment inquiet, je poursuis sur mon rythme, mais me dis que ça va pas forcément être la fête aujourd'hui !

La montée vers le fort de la Turra

Courte et intense, c'est la partie la plus raide du parcours. Je la gravis à mon rythme, mais je suis obligé de constater que je ne peux suivre le rythme imposé par la demoiselle qui s'échappe au loin devant moi. Un autre coureur, revenu de l'arrière, est également en train de me reprendre.

Une fois en haut, il reste encore 3km environ de montée plus douce vers le Col de la Beccia.... est-ce l'altitude ou l'accumulation de fatigue, je ne sais pas, toujours est-il que je ne suis pas à la fête ! Et même si je rattrape un coureur, je ne peux contenir celui qui était revenu derrière moi... qui me dépose copieusement (je ne le reverrai plus !)

Plus que la montée, c'est la descente qui suit que j'appréhende le plus : une portion raide, sinueuse, caillouteuse et un peu technique dans laquelle je perds habituellement beaucoup de temps. Quelle ne fût pas ma surprise quand je me rends compte que je suis bien plus à l'aise que prévu, je ne me fais pas déposer par mes poursuivants et ne perds quasiment rien sur ceux qui me précèdent ! Aurais-je progressé en descente ? probablement car j'ai quasiment gagné 1' par rapport à l'an dernier !

Dans la descente qui nous emmène vers le Refuge du Petit Mont-Cenis, je rattrape progressivement la première fille, la jonction sera faite au ravitaillement d'où je repartirai, comme d'habitude, tambour battant !

La dernière ascension : le Col de Solières

Si habituellement elle parait interminable, en réalité, elle n'est pas si terrible que cela : à peine 3km de montée comportant seulement quelques passages bien raides, le reste étant plutôt roulant. Généralement c'est la fatigue et l'altitude (aux environ des 2500m) qui ont tendance à la rendre pénible.

Nous rejoignons maintenant de nombreux coureurs des autres courses, il devient alors difficile de s'y retrouver. Je rattrape néanmoins un concurrent de ma course qui semble à la peine dans la montée, alors que moi, finalement je me sens plutôt pas mal ! Commencerais-je à apprécier les montées ? moi qui en générale les fuis le plus possible ?

La descente finale

Habituellement, la descente, j'adore, mais avec mes petits soucis d'ischios et de tendons, il faut dire que ma joie est un peu amoindrie et c'est non sans une certaine appréhension que je bascule dans cette descente de près de 14km !

Sur le haut, avec l'altitude et les rocailles, je reste très en-dedans... malgré tout j'ai en visu devant moi deux coureurs qui, me semble-t-il sont sur le même parcours que moi. Mon côté compétiteur prend alors le dessus (comme toujours !) et je me lance à leur poursuite.

Sans grands efforts (je suis à peine à 13 km/h) je reviens rapidement sur ce petit duo. Nous basculons quasiment ensemble sur la grande et large route forestière. L'un des deux gars tente alors de s'accrocher, sur mon rythme pépère je ne parviens pas à faire le trou !

Je me fais alors violence et passe à la vitesse supérieure. A chaque virage, dès que je me trouve hors de sa vue, j'accélère. A ce petit jeu l'écart augmente rapidement... et lorsque j'arrive au dernier ravito, il a abdiqué !

Un final difficile

La course n'est pas pour autant terminée, reste environ 5 km avec pour commencer une petite remontée que je négocie sans trop de difficultés. Viens ensuite la partie de la descente la plus raide et périlleuse.

Le chemin qui nous emmène vers la vallée est magnifique, et finalement moins difficile que je ne le craignais. C'est un joli single, droit dans le pentu, où le plus compliqué consiste a dépasser les nombreux coureurs des autres courses qui sont quasiment obligés de s'arrêter sur le côté pour me laisser passer.

L'arrivée

Cette année, point de remontée vers l'autre village, l'arrivée est quasiment au pied de la descente. Il ne reste plus qu'à franchir le petit pont et revenir sur la route principale et le tour est joué !

J'en termine en 5h07'40"... et prend, comme l'an dernier, la 10ème place au scratch. Mais cette fois-ci, je devrais me contenter de la 3ème place en vétéran. Le second n'étant pas bien loin devant, mais aucun regret, le premier était plus qu'inaccessible pour moi !

C'est un résultat inespéré compte tenu de mes pépins de santé d'avant course, et j'en suis bien satisfait. Au final ce fût un beau week-end d'entrainement en montagne, avec un joli podium en prime... que demande le peuple !

Les résultats de l'EDF Cenis-Tour :

trail_edf_cenis_tour_45.pdf

 

 Les résultats complets de l'EDF Cenis-Tour 2016

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