Trail de l’île d’Yeu : Retour aux sources

Trail de l'île d'Yeu 2019

samedi 22 juin 2019 - 10h40 Port Joinville - Ile d'Yeu

Cela faisait déjà quelques années que l'idée me trottait dans la tête, mais, pour cause de Raid du Morbihan, je n'avais jamais eu l'occasion d'y participer jusqu'à présent.

Ma décision de ne pas retourner au Morbihan cette année ouvrait droit la porte à la réalisation de cette idée. Loin du tumulte de cette course devenue une grosse usine, j'allais enfin pouvoir goûter au plaisir de re-découvrir l'île d'Yeu dans un course à dimension plus humaine.

En effet, sur le 45km, seuls 200 coureurs sont admis sur la ligne de départ, le ton est donné d'entrée ! Mais ne nous y méprenons pas, la rareté fais aussi la qualité, car les inscriptions affichèrent complet en seulement quelques heures !

Souvenirs, souvenirs...

L'île d'Yeu a bercé mon enfance pendant de nombreuses années, étant petit nous venions souvent en vacances avec mes parents dans la maison de ma tante, et je parcourais les chemins de l'île en vélo. Cela ne me rajeuni pas, car mon dernier séjour sur l'île date ... de plus de 30 ans !!

Ce  n'est donc pas sans un brin de nostalgie que je suis revenu sur les terres de mon enfance pour retrouver l'atmosphère si particulière qui règne à l'ïle d'Yeu.

Malgré une circulation automobile devenue plus importante qu'avant, on se sent tout de suite dépaysé dès le débarquement à Port-Joinville.

L'île d'Yeu respire le calme et la sérénité, les odeurs y sont agréables et il fait bon s'y balader.

Objectif :plaisir et perf

Si mon objectif principal était de prendre du plaisir sans le stress lié à l'obligation de faire un résultat il est malgré tout difficile de se refaire ! C'est donc avec l'envie de bien faire que je vais me présenter sur la ligne de départ.

Un début de course idéal

Dès le départ donné sur le port, je me porte aux avants postes pour prendre la tête des opérations. Je prends cependant soin de ne pas trop en faire, car il fait déjà chaud, et même si la course ne fait que 45 km, il va falloir gérer et tenir la distance !

Je suis rapidement rejoins par Thomas (le futur vainqueur) avec qui nous allons parcourir ces premiers kilomètres à bonne allure (nous sommes quasiment à 15 km/h) mais l'impression d'aisance et de facilité est bien présente.

A l'approche de la grande plage, nous allons être rejoins par Bertrand et Cyril, et c'est à 4 que nous allons continuer notre progression sur cette belle plage qui n'en fini pas.

Nous prenons le temps de discuter un peu, notre conversation tourne autour.. du Raid du Morbihan qui aura lieu la semaine suivante, chassez le naturel, il revient au galop !!

C'est un réel plaisir de se retrouver dans ce groupe de tête et de profiter à fond de ces premiers kilomètres.

Le début des choses sérieuses...

Arrivés à la Pointe des Corbeaux, Bertrand et Thomas décident de forcer l'allure, notre petit groupe va rapidement voler en éclats.

Pendant 2 kilomètres je tente de m'accrocher à ce rythme plus soutenu, mais je sens que je ne pourrais tenir bien longtemps comme cela, et je préfère laisser filer les 2 leaders. La course est encore longue et tout peux encore arriver !

Au premier ravitaillement, sur la plage des Vieilles,  je me retrouve donc en compagnie de Cyril et nous voyons s'éloigner irrémédiablement les deux leaders.

A l'intérieur des terres...

Après ce premier ravito, nous partons pour une grande boucle à l'intérieur des terres, tout d'abord un passage dans la forêt de pinèdes qui longe la grande plage, puis ensuite direction le bourg de Saint-Sauveur.

Après avoir temporisé pendant quelques kilomètres, je décide à accélérer un tout petit peu, et rapidement je prends mes distances par rapport à Cyril. Me voilà alors seul en 3ème position.

Toujours sur un rythme relativement soutenu, je gère mon effort, profite des paysages et des odeurs, c'est un véritable plaisir que de courir dans cet environnement.

J'avale sans aucune difficulté la petite côte de Saint-Sauveur avant de redescendre en direction de la plage des Vieilles pour notre retour le long du chemin côtier.

Le début des difficultés.

Au 25ème kilomètre, nous revoilà sur la plage des Vieilles avec un second ravitaillement, cette fois je prends le temps de remplir ma gourde avant de repartir. Il commence à faire chaud et le soleil tape fort !

Lorsque je redémarre j'aperçois un coureur qui arrive au ravito, je n'ai donc pas beaucoup de marge ! Va falloir tenir bon et ne rien lâcher !

Plus difficile à dire qu'à faire car nous abordons la partie la plus difficile du parcours avec de nombreuses montées et descentes, très courtes mais plus ou moins raides.

Enrhumé sur place !

Alors que je fais de mon mieux pour garder le meilleur rythme possible, voilà que je me fais rattraper, que dire... déposer, par le gars que j'avais aperçu quelques kilomètres plus tôt.

Je suis comme scotché sur place, alors que pourtant je suis dans le rythme que j'avais planifié ! Impossible de suivre, je ne peux rien faire d'autre que de laisser filer ce grand gaillard venu de nulle part !

Une autre course commence

Mes espoirs de podium s'envolent avec la vue de ce coureur qui prend le large devant moi. Mais pas question pour autant de renoncer ni de baisser les bras !

Malgré la fatigue qui commence à poindre, la chaleur qui se fait de plus en plus pesante, je m'efforce de rester dans ma course, dans mon rythme !

Je ne lâche rien et profite des paysages de la côte sauvage qui sont magnifiques. Le passage par le petit port pittoresque de la Meule est magnifique, nous traversons la terrasse d'un restaurant sous les encouragements de la foule, nombreuse à ce point !

3ème acte

Nous atteignons le 3ème point de ravitaillement aux environ du 35ème km, j'y arrive alors que mon prédécesseur en repart. A ce moment là j'ai environ une minute de retard.

La suite du parcours est beaucoup plus plate, limite un peu monotone par moment, mais surtout il n'y a pas la moindre trace d'ombre. Nous naviguons en plein soleil, sur un chemin très large n'offrant aucune difficulté.

Il reste moins de 10 kilomètres à parcourir et il faut tenir, tenir encore et encore !

Mais tenir pour quoi ? les objectifs de podium semblent définitivement envolés, il faut trouver la motivation ailleurs. Je ne peux alors que m'accrocher aux objectifs de chrono.

Mon but désormais est de pouvoir rallier l'arrivée en moins de 3h30, c'est très juste, il va falloir que j'y laisse mes dernières forces... mais c'est faisable ! Si je maintiens mon rythme actuel, aux alentours des 4'45 au kilo, ça devrait passer !

La surprise du chef !

Tout cela était bien joli, mais c'était sans compter ce qui allait nous attendre à la Pointe du But !

Il reste environ 5 kilomètres à parcourir pour rallier l'arrivée, mais j'étais loin de m'attendre à un tel retour !

A la pointe nous devons opérer une sorte de demi-tour pour retourner vers le centre et le stade (situé derrière la forteresse), mais point de chemin !! C'est à travers buissons, ronces et autres plantes sympathiques que l'organisation nous a tracé cette jolie surprise !

Impossible d'avancer !

Dans une telle jungle qui serpente sinueusement à travers champs, difficile de garder le rythme, la priorité étant déjà de ne pas se perdre puis de ne pas se faire mal...

Par moment il n'est même plus possible de courir, les genoux sont griffés de partout ! bref environ 2 kilomètres où il est bien difficile de progresser à plus de 10 km/h !

C'est avec soulagement que je retrouve un chemin 'normal' à environ 3 kilomètres de l'arrivée.

S'accrocher jusqu'au bout !

Je dois alors me rendre à l'évidence, je ne tiendrai pas non plus mon pari de rentrer en moins de 3h30 ! J'ai pris trop de retard dans les ronces et il n'y a plus assez de distance pour rattraper ce retard !

Malgré tout, je ne lâche pas, je continue sur le meilleur rythme possible, en essayant de profiter au maximum du plaisir de courir sur cette île magnifique.

Arrivée dans le stade

Me voilà à l'entrée du stade, il reste encore environ 400m à parcourir pour atteindre la ligne d'arrivée, l'ambiance est chaleureuse et les encouragements nombreux sur le bord de la piste !

Je savoure ces instants jusqu'au dernier mètre pour en terminer en 3h31'10". Et même si j'échoue au pied du podium (scratch et vétéran) je garderai un super souvenir de cette course magnifique.

Et, il est fort probable que j'y revienne l'année prochaine, toujours pour le plaisir mais également avec un petit esprit de revanche, pour aller chercher ce podium qui m'échappe pour un peu moins de 3 minutes !

 

 


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