Semi-marathon de Paris : un ptit grain de folie…

Semi-marathon de Paris, dimanche 8 mars 2015

 

Il y a parfois des courses que l'on prépare pendant des semaines, voir des mois et qui se terminent en véritable catastrophe ! Inversement, mais c'est malheureusement beaucoup plus rare, il peut se produire tout l'inverse, réussir une superbe course alors qu'on y est pas du tout préparé.

Entre une petite grippe qui m'a fait perdre une semaine fin janvier, un superbe voyage au Cambodge pour tracer le parcours de l'Ultra-trail d'Angkor, et une petite semaine au ski pour me détendre avec les enfants (je sais y a bien plus malheureux que moi sur terre !) je n'ai pu courir que 117 km durant tout le mois de février, bien loin des 70-80km par semaine que je m'inflige habituellement !

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Malgré des sensations retrouvées depuis le début de la semaine, que pouvais-je donc bien espérer de ce semi-marathon de Paris ? Tout au plus faire un bon début de course, serrer les dents et limiter la casse dans la seconde partie du parcours pour espérer rentrer aux alentours d'1h25'.

Mais c'était sans compter sur ce petit grain de folie qui me susurra de tenter l'impossible : faire d'une pierre deux coups et tenter de battre simultanément mon record sur 10k et sur semi. Même si mon record sur 10k est particulièrement médiocre, était-ce bien raisonnable, ne serait-ce que d'envisager cela ? Non c'est certain, mais suis-je raisonnable ?

Grâce à Kenan et Sandra, deux athlètes que j'ai le plaisir d'entraîner, j'ai eu la chance de bénéficier d'une invitation dans l'espace entreprises du semi-marathon de Paris, où nous avons été accueillis comme des pachas ! Tout commençait donc pour le mieux, avec petit déjeuner et espace privatif bien au chaud dans le pavillon de la pinède du parc floral. Je ne suis pas habitué à tant de luxe, moi qui en général me prépare au fond de ma voiture en attendant l'heure fatidique.

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Juste un petit moment de stress, car nous n'avions pas pris en compte l'ampleur de l'événement qui regroupait plus de 40 000 coureurs (est-ce bien raisonnable ??) et nous avons eu le plus grand mal à rejoindre nos sas respectifs dans les délais. D'autant plus, qu'ayant la chance de partir dans le sas préférentiel, il me fallait remonter jusqu'à la ligne de départ. Obligé de couper à travers bois, cela me servira d'échauffement.

J'arriverai finalement in-extremis dans mon sas où je me retrouverai juste à côté de Mr Dominique Chauvelier himself ! A peine le temps de reprendre mon souffle et le départ est donné.

J'avais décidé de prendre un départ prudent, et c'est ce que j'ai fait. Malgré la largeur de la route et ma position en préférentiel, il y a beaucoup de monde à doubler (y en aurait-il encore qui ne méritaient pas leurs dossards préférentiels ??), je boucle le 1er km en 3'58". Le peloton s'étire un peu et nous sommes alors dans une portion légèrement descendante ce qui me permet, l'air de rien, de hausser l'allure. Les 2èmes et 3èmes km  passeront en 3'46" et 3'43" !! Je repense alors au défi que je m'étais lancé, en me disant que cela serait peut-être possible !

Le 4ème kilomètre calmera un peu mes ardeurs avec une bonne petite côte, qui bien que tronquée par rapport au parcours des années précédentes, me fait revenir un peu à la réalité, tout en restant légèrement que dessus des 15 km/h.

Le profil redevient plus favorable et je reprends mon rythme de folie, je passe au 5ème km en 19'17" puis le 6ème en 3'44". Je me prends alors à rêver d'une grosse perf, mais la réalité va très vite me rattraper. La moindre petite bosse vient freiner mon élan, et si je parviens malgré tout à me maintenir aux environs des 15 km/h, je ne suis plus en mesure d'aller plus vite.

Je décide alors de temporiser un petit peu, tant pis pour mon idée folle, je préfère renoncer à battre mon record du 10k pour préserver mes chances sur le semi, après tout nous sommes là pour ça, non ?

Je passerai finalement au 10ème km en 38'46"... soit à 13 toutes petites secondes de mon record... j'y étais presque !! Mais si j'avais fait l'effort nécessaire pour y parvenir, j'aurais grandement hypothéquer mes chances de bien figurer à l'arrivée.

Les kilomètres défilent mais je suis nettement moins à mon aise qu'auparavant, et je peine de plus en plus à maintenir mon allure. C'est d'autant plus vrai que nous abordons bientôt la remontée vers le bois de Vincennes, avec une première montée, assez courte, mais assez raide. Je parviens à la négocier sans trop de casse, même si j'y laisse une dizaine de secondes dans l'affaire.

Un replat me permet de me remettre dans le bon rythme, mais je redoute beaucoup les 17èmes et 18èmes km. Il me reste encore quelques secondes de marge sur mon record, mais je sais qu'elles vont fondre comme neige au soleil !!... et qu'il me faudra probablement batailler dur dans les 3 derniers km pour rattraper le temps perdu !

Finalement, ces deux km que je redoutais tant se passent mieux que je ne l'imaginais et, même si j'y laisse quelques secondes, ce n'est pas dramatique. Je sais alors que le plus difficile est fait, je profite de la petite descente pour reprendre quelques secondes d'avance. Le 20ème km sera plus difficile, je plafonne et reperd les secondes gagnées dans le km précédent. Mon pied droit me brûle, une ampoule malvenue sur le 4ème orteil est à vif, mais qu'importe, il faut continuer à tout prix !

Je n'ai alors plus le choix, il va me falloir tout donner dans l'ultime km. Par chance celui-ci est en faux-plat descendant. Je jette mes dernières forces dans la bataille, m'accroche au coureur qui se trouve devant moi, nous en rattrapons quelques-uns au passage. L'arrivée est proche, plus que 400m, les jambes me brûlent, je suis à l'agonie, mais je tiens bon. J'ai toujours en point de mire le maillot orange du coureur qui me précède de quelques mètres, je reviens presque à sa hauteur, mais n'ai pas la force ou la volonté de poursuivre mon effort et me vois contraint de renoncer à le dépasser. Je bouclerai ce dernier km à presque 17 km/h... il m'aurait été bien difficile de faire mieux !

Je franchi alors la ligne d'arrivée, ça y est, c'est terminé !! je regarde mon chrono et constate que j'ai réussi !! J'ai battu mon record... de 14 petites secondes !! Avec un chrono en 1h23'00" je me classe 471ème (sur plus de 31000 arrivants !).

Que dire de cette course si ce n'est qu'il faut parfois simplement croire en soi pour parvenir à réaliser ses objectifs, même quand ceux-ci paraissent difficile à atteindre. Il y a encore quelques jours, il me paraissait totalement impossible de battre mon record aujourd'hui... mais c'est précisément parce que c'était impossible que je l'ai fait !

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Tous les résultats du semi-marathon de Paris 2015 :

Résultats semi-marathon Paris 2015

 


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