Pastourelle 2017 : Bienvenue en Enfer !!

La Pastourelle 2017 - Trail du Grand Cirque - 53km

Salers samedi 20 mai 2017 - 8h00

Je l'attendais avec impatience cette Pastourelle 2017 !! J'en avais fais l'un de mes principaux objectifs de la saison 2017 ! Parce que j'aime beaucoup cette région perdue au fin fond du Cantal, que ce parcours est, en général, très agréable, que malgré le dénivelé il me convient plutôt bien, que l'organisation est sympathique et conviviale...

Bref que des points positifs ! J'espérais bien y réussir une belle performance pour confirmer un début de saison très prometteur... mais tout cela était sans compter sur un élément, un tout petit élément, mais qui en montagne a toujours son importance : la météo !

Je m'attendais bien à croiser quelques névés vers le sommet du Sancy, mais certainement pas à devoir crapahuter dans la neige et le brouillard pendant environ 20 km ! Si encore cette couche de neige avait été plus épaisse, elle aurait nivelé le terrain, mais là il y en avait juste ce qu'il faut pour bien entraver notre progression et bien corser l'aventure !

Dans ces conditions aux quelles je ne m'étais pas préparé, j'ai souffert plus que de raison durant ces 20 km qui me parurent une éternité, et qui me coûtèrent cher en temps !

Mais bon, trêve de philosophie et place au récit de la course !

Récit de la Pastourelle 2017

Fraîcheur et humidité était au programme en ce samedi matin à Salers ! Peu avant 8h, le thermomètre n'affichait guère que 4-5°, mais au moins, contrairement à la veille, il ne pleuvait pas ! Jusque là rien de bien méchant, et si le terrain allait assurément être un peu glissant, cela ne devrait pas pour autant être problématique !

Au départ, aux côtés de Thomas Saint-Girons (vainqueur en 2015, second en 2016) la surprise fût d'apercevoir la carrure imposante et impressionnante de Benoît Cori, venu là pour se détendre un peu après une belle semaine de préparation avec l'Equipe de France !

Un début de course conforme au plan prévu

A 8h nous nous élançons donc à l'assaut de cette Pastourelle 2017, l'ambiance au sein du peloton est plutôt détendue, ça discute pas mal et ça part plutôt tranquillement, ce qui me permet de rester bien au chaud collé dans le groupe de tête durant les 2 premiers km.

Bien évidemment, je ne pourrais conserver cette position confortable bien longtemps et dès l'attaque de la première côte un peu sérieuse au 3ème km, je dois laisser filer la tête de course et progressivement rentrer dans le rang. Malgré tout je reste dans mon rythme, et suis même un peu plus rapide que prévu, et ce même si je me retrouve relégué au delà de la 30ème place au sommet de cette première bosse !

Le niveau semble être plus relevé que l'an dernier, car je me retrouve approximativement à la même place bien que j'ai déjà pris plus d'une minute d'avance sur mes temps de référence.

Je reste concentré sur ma course, ne me souciant guère de ma position, continuant à prendre de l'avance sur mon timing. Au ravitaillement du 10ème km, j'ai déjà quasiment 2' d'avance sur l'an dernier.

Encore 3 km de montée plus ou moins régulière, durant laquelle on peut, furtivement, profiter d'une vue magnifique sur la vallée et le Puy Violent qui se trouve de l'autre côté, avant d'entamer la descente vers Le Falgoux. Descente que je redoute beaucoup car très piégeuse où j'ai vu bon nombre de coureurs les années précédentes se faire très mal !

Là aussi j'ai bien progressé car malgré l'eau qui ravine et la boue, je m'en sors très bien, plus à l'aise que je ne l'aurai imaginé ! Pour une fois je profites pleinement de cette descente qui serpente dans la forêt.

Au km 19, les choses sérieuses commencent vraiment, au niveau du ravitaillement du Falgoux, une petite pause le temps de remplir les gourdes et c'est parti pour une belle et longue ascension de pratiquement 5 km !!

Moins percutant que je ne l'aurais souhaité, j'entame néanmoins ma remontée dans le classement, et même si 2 coureurs me rattrapent, je grignote progressivement place après place pour me retrouver aux alentours de la 25ème place lorsque nous atteignons le Col du Luchard.

Bienvenue en Enfer !

C'est à partir du 24ème km environ que les choses se gâtent, dès que nous franchissons la barre des 1500m d'altitude la neige s'invite à la fête ! Les traces sont recouvertes d'un blanc manteau. Nous avons alors le choix entre rester dans les traces mais sous 15-20 cm de neige ou bien en sortir et se trouver confronté à un sol inégal, bosselé et le plus souvent en dévers.

Comme si cela ne suffisait pas, le brouillard s'invite à la fiesta et la visibilité est par moment très réduite, rendant le suivi du balisage difficile.

Une chose est certaine, je ne suis pas à on aise dans ces conditions, le coureur devant moi que j'étais en train de rattraper a repris pas mal de champ, au point que je ne le vois quasiment plus ! Je me retrouve seul, empêtré dans un terrain hostile que je ne maîtrise pas ! Ma belle avance sur mon timing est en train de fondre (alors que la neige, elle ne fond pas !!) et ma progression se fait de plus en plus difficile.

De nombreuses glissades sollicitent les muscles de manière inhabituelle et je commence progressivement à accuser le coup ! Une petite glissade de plus et me voilà les fesses dans la neige ! Malgré tout j'essaie de garder le moral, même si ce n'est pas évident, je rattrape un ou deux coureurs qui ne sont pas plus à l'aise que moi.

Tant bien que mal je rejoins le 30ème km au Pas de Peyrol où les organisateurs nous informent que la montée du Mary est annulée. Une petite déception dans la mesure où cette montée m'aurait peut-être permis de rattraper quelques concurrents, mais également un soulagement au regard des conditions météos. Ayant effectué le parcours la veille dans des conditions similaires, je ne peux que saluer la décision des organisateurs, car si la montée n'aurait posé aucun problème, la descente était tout simplement impraticable.

La veille, rien qu'en marchant, j'avais chuté 3 fois, me rattrapant à la barrière pour ne pas tomber dans le vide ! Je n'ose imaginer ce que cela aurait donné durant la course... un vrai massacre !

La descente du Puy Mary, le vendredi matin

La montée annulée bouscule un peu la stratégie, enfin ce qu'il en reste, car il va falloir tout donner sur les 20 derniers km ! Une rapide pause au ravito pour faire le plein et me voilà reparti au taquet ! Sur une petite portion de route sans difficulté, je peux lâcher les chevaux, rattraper un gars au passage et tenter de relancer ma course.

Respiration de courte durée, puisque nous attaquons dans la foulée la montée au col de Redondet... toujours dans la neige bien évidemment ! Si la montée se passe bien, tranquillement au train, la suite est de nouveau délicate pour moi.

A flan de colline, sur un chemin étroit et glissant, je peine à maintenir le rythme, ma priorité étant avant tout de ne pas tomber dans cette pente assez raide. Et comme si ce n'était pas suffisamment compliqué, nous croisons les premiers randonneurs qui commencent à arriver dans l'autre sens !

Je saluerai leur comportement exemplaire ainsi que leurs nombreux encouragements, mais malgré toute leur bonne volonté il est vraiment difficile de se croiser lorsqu'il n'y a qu'une seule trace praticable sur le sentier !

Mon calvaire touche cependant à sa fin, encore quelques montées/descentes dans cette neige qui me rend dingue et me voilà au pied de la dernière petite difficulté du jour : la montée du Puy Violent.

La neige a maintenant fait place à la boue, le chemin est très glissant et c'est en compagnie de 2 autres concurrents que j'ai rattrapé que j'effectue cette ultime ascension.

Puy Violent 1 - Michel 0 !!

Si cette année je n'ai pas chuté dans la descente du Puy Mary... et pour cause ! Je n'allais pas pour autant être épargné par le sort !

La descente du Puy Violent est étroite, technique, raide, glissante... bref compliquée. Et même si j'ai pris toutes mes précautions, en voulant éviter un randonneur arrivant dans le sens inverse, je m'emmêle les pieds dans le tapis, bute sur une pierre.... et me voilà projeté en avant... la tête la première dans un vol qui malheureusement ne durera qu'une fraction de seconde... avant un atterrissage douloureux... sur la tête !

La rencontre avec ce gros rocher fût aussi brève qu'intense... et laissera quelques traces ! Comme à mon habitude dans ce genre de conditions, je ne prends pas le temps de réfléchir, me relève aussitôt et reprend ma course....

Tout en continuant à avancer, je fais l'inventaire des dégâts, la tête a bien souffert, mais quelle importance ? On en a pas besoin pour courir ! En revanche mon genou droit m'inquiète un peu plus, il a bien tapé lui aussi et est relativement douloureux.

Les deux coureurs que j'avaient rattrapés on profité de mes mésaventures pour reprendre un peu de champ alors que j'arrive péniblement au bas du Puy Violent.

On lâche les chevaux !

Le plus difficile est fait, le reste n'est pas très compliqué à part la montée finale. Malgré la douleur je me lance à fond dans cette longue descente, sans difficulté technique qui doit nous ramener vers Saint-Paul de Salers.

La foulée n'est pourtant pas très bonne, je boitille un peu et suis obligé de m'adapter à cette douleur imprévue, mais cela ne m'empêche pas d'envoyer du lourd !

En effet, c'est par moment à plus de 16 km/h que j'avale cette descente finale. Il ne me faut guère plus d'un km pour rattraper les 2 gars qui m'accompagnaient dans la montée et de les laisser sur place !

Ma douleur au genou se fait moins pressante et me permet de continuer à envoyer du lourd. Durant ces quelques 8 km de descente je ne descendrai jamais sous les 15 km/h avec quelques pointes à 17 !

Et le pire c'est que je ne force même pas, je suis très à l'aise, ce qui ne manque pas de me faire regretter mon manque de dextérité dans la neige ! A la recherche du temps perdu je fonce vers Saint-Paul, passe le ravitaillement sans même ralentir, attaque un dernier passage à travers champs avant la montée finale.

Derrière moi, je sais que cela ne reviendra pas, mais je décide de ne rien lâcher, de faire cette dernière montée à bloc, pour voir si éventuellement je ne pourrais pas reprendre encore un ou deux concurrents.

Cette dernière montée est raide, un peu plus de 200m de dénivelé à manger en 1,8km... pas facile après plus de 5h de course ! Je jette toutes mes forces dans cet ultime obstacle, relance à chaque fois que cela est possible...

La délivrance... et une certaine déception

Je réalise une super montée, pratiquement 2 minutes de moins que l'an dernier !! et franchis la ligne d'arrivée en 5h19'45"... à la 17ème place.

Un peu déçu de ne pas être mieux classé, mais malgré tout fier du travail accompli, du moins dans la première partie et la dernière... car entre le 23ème et le 40ème km c'est une toute autre histoire... que de temps perdu !!

Les conditions climatiques auront eu raison de mes ambitions et ne m'auront pas permis d'exprimer tout mon potentiel et d'atteindre les objectifs que je m'étais fixés... mais c'est la course, et c'est la même chose pour tout le monde !

J'en garderai quand même des points positifs car la progression est malgré tout belle et bien là, le potentiel aussi... je paie juste le fait de n'avoir près de chez moi des terrains de jeux adaptés à des conditions que l'on peut fréquemment rencontrer en montagne, même en plein mois de Mai !

Il me faudra donc encore travailler pour espérer faire mieux la prochaine fois, si les conditions me sont un peu plus favorables !

Les résultats de la Pastourelle 2017

pastourelle-17.pdf


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