Marathon de Paris 2013 : La délivrance !

2H59'23" Enfin !! La barrière mythique des 3H est tombée !

Petit clin d'oeil du destin, mon treizième marathon de Paris aura été le bon...

Du rêve à la réalité

Depuis mon premier marathon, il y a de cela 12 ans, je rêvais de franchir un jour cette barre des 3H au marathon. Si a mes débuts, cela paraissait un rêve impossible à réaliser, et qui probablement ne se concrétiserait jamais, ces dernières années m'auront permis de m'en rapprocher de plus en plus.

Au fil des années et de mes progrès je me suis approché tout doucement de l'objectif, sans vraiment oser y croire. Mais à maintenant plus de 40 ans, je savais que je n'aurai pas encore devant moi 25 occasions d'y parvenir.

En 2011, pour la première fois je me suis senti en mesure de toucher au but, mais après un premier semi bien mené, j'explosais dans la seconde partie pour terminer ce marathon de Paris en 3H08. Dès lors le rêve tournait un peu à l'obsession. 2 autres tentatives en 2011 à Sénart et puis à Vincennes, ou j'échouerai encore en 3H10

En 2012, re-belote au marathon de Paris, après un bon premier semi, j'explose une nouvelle fois pour finir encore en 3H10 !

Je pense alors que jamais je ne parviendrais à réaliser mon rêve, qu'il est trop tard, qu'il faudra que je me contente de m'en être approché... C'est après beaucoup d'hésitations que je me suis inscrit pour ce marathon de Paris 2013. Je me concentre désormais presque essentiellement sur ma pratique de l'ultra-trail, c'est pourquoi je n'hésites pas une seule seconde à m'inscrire à l'éco-trail de Paris qui aura lieu seulement 3 semaines avant le marathon. Je n'irai pas pour faire de la figuration, j'ai tout donné sur ce trail, preuve en est ma superbe performance ( 30ème en 7H03' ) !

Pas idéal comme préparation marathon, d'autant que durant le mois de janvier j'étais au plus mal. C'est donc avec une préparation batarde, orientée à moitié vers le marathon et à moitié vers l'ultra, qui en réalité n'est adaptée ni à l'un ni à l'autre que j'ai abordé mon 13ème marathon de Paris.

Devais-je y voir la un signe ? Surfant sur une forme exceptionnelle qui m'accompagne maintenant depuis le semi-marathon de Paris, je me suis dis que tout était possible, même si des contractures aux ischios dues à une reprise trop rapide de l'entrainement après l'Eco-Trail laissaient planer un gros doute sur ma performance du jour.

Mon 13ème marathon de Paris

Ce matin, les conditions météo étaient idéales pour réaliser une bonne performance : temps frais et ensoleillé, pratiquement pas de vent. Il ne me restait plus qu'à saisir ma chance.

Idéalement placé au départ, grâce au dossard préférentiel que j'ai pu obtenir avec le soutien de Francky, que je remercie au passage. Je décide de prendre un départ prudent, pour laisser le temps aux muscles de chauffer, malgré tout, je me retrouve rapidement dans le tempo que je m'étais imposé, aux alentours de 4'10" au km. Petit à petit j'accélère un peu pour passer aux 10km en 41'28".

La suite n'est pour le moment que du bonheur, je ne perds quasiment rien dans les montées et je m'offre aussi le luxe d'accélérer dans les descentes, notamment à partir du km 17, dans le retour du bois de Vincennes où mon allure passe régulièrement entre 4'00 et 4'05" au km. J'arrive au km 20 en 1H22'13" puis au semi en 1H26'41" soit un peu plus d'une minute d'avance sur mon plan de marche. Ce temps me laisse entrevoir un temps final aux alentours des 2H55... mais la route est encore longue !

Je sais par expérience que le passage sur les quais de Seine est déterminant, et que tout peut basculer très vite. Jusqu'au tunnel je parviens à tenir une cadence élevée qui sera à peine ralentie par la suite lors du passage sous les 3 ponts, véritables montagnes russes, toujours délicates à négocier. J'arrive au km 30 en 2H03'39", soit avec plus d'une minute 15 d'avance sur mon timing.

Le doute...

Mais je sais que le plus difficile est à venir, les côtes du bois de Boulogne sont terribles, enfin elles paraissent terribles lorsque l'on a déjà près de 35 km  dans les pattes ! Mes inquiétudes étaient fondées, si je parviens bien à rester dans le bon tempo jusqu'à l'épingle derrière Roland Garros, je prend un très sérieux coup de pompe dans la montée du km 34.

Je ne m'en remettrais pas, il n'y a plus d'essence dans le moteur, les cuisses sont au bord de la rupture, et à tout instant je risque la crampe fatale. Obligé d'abandonné mes ambitions en 2H55, je me re-concentre sur mon véritable objectif du jour.

Heureusement, mon rythme du début de course m'a octroyé un bon petit matelas d'avance, et j'essaie de passer le temps en faisant de savants calculs pour savoir quel rythme minimum je dois tenir pour ne pas essuyer un nouvel échec.

Qu'ils seront longs et douloureux ces 8 derniers kilomètres, mon rythme oscillant entre 12 et 13 km/h maxi. Cela devrait suffire, heureusement une fois passé le 36ème km, la route est globalement descendante, mais malgré tout, impossible d'accélérer, je peux tout au plus limiter les dégâts !! Je m'accroche, compte les minutes, les secondes, les kilomètres. La marge n'est pas grande, tout au plus quelques dizaines de secondes. Le kilomètre 41 ne sera pas pour me rassurer, je le boucle en 4'57". Je dois m'efforcer de relancer légèrement, alors que mes jambes et mon corps me disent stop, je sais que tout peux s'arrêter à chaque instant, je croise quelques coureurs qui n'ont pas résisté, si près du but.

La délivrance...

J'aperçois enfin le rond point de l'avenue Foch, un coup d'oeil sur le chrono pour me rassurer : ça doit le faire, mais là encore, impossible d'accélérer, et peu de marge de manoeuvre. Sur le rond point je me laisse porter par la foule, très nombreuse, je commence à y croire...

L'avenue Foch, les 200 derniers mètres, j'aperçois au loin l'horloge qui égrène les secondes, j'y suis presque, il ne peut plus rien m'arriver, la délivrance est toute proche, là à quelques dizaines de mètres...

Et enfin, la ligne d'arrivée, les derniers mètres ne sont que pur bonheur, après tant d'années à rêver, à espérer, à ne pas vraiment y croire... c'est fait !!

Je l'ai fait !! mon rêve est devenu réalité...

Je ne réalise pas vraiment ce qui m'arrive, mais je viens d'accomplir un vieux rêve fou qui me hante depuis plus de 10 ans, et ceci pour mon 13ème marathon de Paris. Je suis sous les 3H au marathon, c'est presque sur-réaliste tant je croyais ne jamais pouvoir le faire.

Jamais plus je n'aborderai un marathon de la même manière, même si bien sûr en bon compétiteur que je suis j'ambitionne déjà de faire mieux. Libéré de ce poids devenu pesant avec les années, je serai désormais apaisé et serein à l'abord de mes prochains objectifs.

J'ai vaincu les 3H !

Et oui, aujourd'hui je peux affirmer fièrement devant mes enfants et tous ceux qui me soutiennent, que je l'ai fait !! J'ai rejoins le petit club des marathoniens qui ont vaincus l'épreuve en moins de 3H !!


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3 réflexions au sujet de « Marathon de Paris 2013 : La délivrance ! »

  1. Bravo, pour cet exploit. Car il s’agit bien d’un exploit et moi aussi je courai après les 3h depuis quelques années. Et j’ai réalise ce rêve à Paris aussi avec ma plus médiocre preparation !!!
    Bravo encore !!

    1. Merci et bravo à toi également ! Nous avons dû nous croiser en route !!
      Parfois c’est quand on ne fait pas de préparation spécifique que les choses se passent le mieux… allez savoir pourquoi ??

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