Trail de Val-Cenis : escapade à la montagne

EDF – Cenis Tour – Trail de Val Cenis

dimanche 03 Août 2014 – Lanslebourg – 50 km

C’est avant tout pour le plaisir et pour me faire une grande balade en haute montagne que je suis venu ce week-end participer à ce 50km offrant un joli dénivelé d’environ 2300m, ce qui pour certains pourrait paraître peu, mais pour un ptit gars de la ville comme moi… c’est déjà un beau morceau !

Aucune pression, aucune obligation de résultat avec pour seul objectif de faire de mon mieux, c’est en toute décontraction que j’abordais cette épreuve. J’ai même réussi l’exploit de préparer mes affaires en à peine 2 heures, vendredi matin à l’arrache… ceux qui me connaissent bien peuvent mesurer la hauteur de la performance !!

val-cenis-06

J’adore la montagne et aimerai en faire mon terrain de jeux privilégié, seulement voilà… en venant de la banlieue parisienne, c’est pas moins de 8 heures de route qui furent nécessaires pour me rendre à Lanslebourg… autant dire que je ne le ferai pas tous les jours !

C’est donc après 8 heures de longue route, entre bouchons, camion en feu sur l’autoroute, orage et pour finir traversée de la coulée de boue qui fît quelques dégâts à Modane que j’arrivais vendredi en début de soirée à Lanslebourg.

Le samedi serait consacré à quelques reconnaissances, malgré une météo capricieuse, avant de rentrer dans le vif du sujet dimanche matin.

La course : Trail de Val-Cenis 50 km

Comme à mon habitude, c’est à la dernière minute que je me présente sur la ligne de départ, tout juste le temps de saluer quelques connaissances et le départ va être donné, à 8h très précises. Le temps est maussade et une légère pluie nous accompagne, ce qui n’est pas pour me déplaire au vu de mon aversion pour la chaleur… c’est de bonne augure pour la suite de la journée.

val-cenis-04

A peine le coup de feu donné, quelques coureurs s’envolent sur un rythme effreiné, et ceci malgré un faux plat montant. Néanmoins, avec un premier kilomètre bouclé à 14 km/h je me retrouve en 7ème position. Place que je conserverai pendant les 2 kilomètres suivants, malgré un relief qui augmente graduellement en difficulté.

La pente commence tout doucement à se faire plus forte, mais je me maintiens aux alentours de la 11ème place jusqu’à la petite maison repérée la veille et qui marque réellement le début des hostilités avec une pente qui dépasse alors largement les 15%. Je prends alors le temps de sortir les bâtons et de monter à mon rythme. Rapidement je suis rattrapé et dépassé par une dizaine de coureurs (parmi lesquels certains sont engagés en relais).

Pas d’inquiétudes pour autant, je suis en avance sur ma simulation et grimpe à ma main. Je laisse filer le groupe en me disant que mon heure viendrait plus tard.

Je profite au mieux de ce chemin magnifique qui serpente dans la forêt, peu après le 8ème km nous traversons un petit torrent avant de remonter par un chemin raide le long d’une barre rocheuse avec quelques passages escarpés, équipés de cordes, mais malgré tout sans grande difficulté. Il convient néanmoins d’être prudent pour ne pas risquer une chute qui serait sans nul doute très douloureuse !

Je suis alors rejoins par la 1ère féminine, qui visiblement plus à l’aise que moi en montée, et qui surtout connait apparemment le terrain, s’offre le luxe de couper quelques virages pour me passer devant… Je trouve cela un peu moyen, si elle voulait passer, il lui suffisait de demander…

Une fois passé cette première difficulté nous nous retrouvons sur un joli single quasiment plat pendant quelques kilomètres… bloqué derrière la gente damoiselle qui, visiblement est un peu moins à l’aise sur le plat… il me faudra un bon moment avant de trouver l’ouverture et pouvoir repartir sur un rythme normal, à la conquête du temps perdu.

A la sortie de ce single, une belle descente, sans aucune difficulté s’offre à nous, l’occasion pour moi de dérouler et de me rapprocher tout doucement des coureurs qui m’avaient faussé compagnie dans la montée !

Km 15 : passage au premier point de ravitaillement, les bénévoles très sympathiques et serviables, s’occupent de moi comme d’un roi, remplissent mes bouteilles rapidement et me permettent de repartir sans trop perdre de temps vers la seconde grosse ascension du parcours.

Là encore, je manque un peu de watts sous le capot, ce qui est accentué par les effets de l’altitude qui commencent à se faire sentir, nous allons tout de même monter à 2700m !

Rapidement le scénario de la première côte se reproduit, je suis obligé de laisser filer mes petits camarades, plus véloces que moi sur ces terrains pentus. L’occasion également de croiser à nouveau la première féminine… qui continue allègrement à couper au plus court, n’ayant cure du tracé du parcours. Je ne peux suivre son rythme,  d’autant que moi je me contente de suivre le chemin, bien assez pentu à mon goût !

val-cenis-02

Sans être véritablement dans le rouge, je subit cette montée qui me semble interminable. Vers le sommet je rejoins un autre concurrent… qui s’est arrêté pour prendre une photo du panorama… Nous échangeons quelques mots et je me lance dans une descente en lacets peu technique mais raide, dans laquelle je suis bien content de m’aider de mes bâtons (et dire que j’hésitais à partir sans ce matin !).

C’est alors que je sens revenir à toute vitesse mon ami le photographe amateur… Là j’en prend un petit coup au moral en me disant que je ne lutte vraiment pas à armes égales, car moi j’ai pas eu le luxe de m’offrir une petite pause au sommet,… comme quoi, malgré mes bonnes qualités de descendeur, je ne suis qu’un petit joueur au pays des montagnards !

Heureusement, la pente se fait un peu plus douce et je peux relancer la machine et faire parler un peu la poudre pour distancer mon reporter photo… Je crois que je l’aurais eu mauvaise s’il était parvenu à me fumer dans la descente…

Cette descente nous offre une brève vue sur le lac du Mont-Cenis avant de nous emmener vers le second point de ravitaillement. Je parviens alors à rattraper un concurrent un peu en délicatesse dans cette descente certes facile mais un peu caillouteuse.

Aussi bien accueilli qu’au premier ravito, les bénévoles m’aident à refaire le plein et je repars de plus belle sur un faux plat montant qui annonce l’arrivée de la dernière difficulté. Je remonte 3 concurrents et aperçois au loin ma “copine” féminine, qui doit avoir 3-4 minutes d’avance sur moi tout au plus.

J’en serai presque à faire la jonction avant d’aborder cette grosse montée… où comme sur les précédentes je vais perdre un temps précieux : je paie mes quelques kilos superflus, mon manque de travail en côtes, mais surtout mon manque d’adaptation à l’altitude. Pour cette dernière côte, nous allons une nouvelle fois dépasser les 2600m… et je sens bien que je suis limité, non pas par la fatigue musculaire, mais par le manque d’oxygène qui m’empêche de faire fonctionner mes muscles correctement.

Les 3 concurrents que j’avais rattrapés me laissent à nouveau sur place, et je parviens au sommet avec environ 2 minutes de retard sur ce petit groupe et environ 4-5 sur la damoiselle…

Toujours en manque d’oxygène, je peine à reprendre mon rythme de croisière, pourtant l’amorce de la descente n’est pas trop compliquée, mais je dois prendre mon mal en patience et voir les autres coureurs s’éloigner de plus en plus.

Passé le 32ème km, la suite de la descente s’effectue sur un chemin très large, voir même trop et limite sans intérêt, mais qui me permet de repartir à l’attaque, le couteau entre les dents. J’ai à ce moment là environ une dizaine de minutes de retard sur mon plan de marche, mais je descends à 13-14 km/h alors je me dis qu’il est encore possible de rentrer dans mon objectif prévisionnel.

Les kilomètres défilent à toute vitesse, un brun monotones, mais je retrouve toute ma motivation avec comme objectif maintenant de rentrer en moins de 6 heures, ce que je n’aurai même pas osé rêver une demi-heure auparavant… ou je me voyais péniblement rentrer en 6h30 !!

J’espère également revenir sur les concurrents qui me précèdent, mais les kilomètres s’enchaînent, et toujours pas la moindre trace de mes adversaires… à croire qu’ils descendent très vite eux aussi…

Entre le 39ème et le 40ème kilomètre j’avale la dernière petite bosse comme si de rien était… et enfin au loin j’aperçois un autre coureur, qui semble un peu en difficultés dans la descente. Je le rattrape et le double dans la foulée, juste avant d’apercevoir devant moi le dernier point de ravitaillement et un autre coureur qui semble souffrir encore plus.

Cela en fait 2 de rattrapés ! Il me reste environ 5 kilomètres à parcourir, à commencer par cette magnifique, mais douloureuse, descente par la piste de ski. D’un coup la pente se fait bien plus raide (à plus de 20% par endroits) je m’aide de mes bâtons, que je n’avaient pas pris la peine de ranger, pour me retenir dans la pente. Un petit caillou mal placé sous mon talon me vaudra une bonne partie de souffrance et une belle ampoule !

J’ai beau être au taquet, je ne rattrape toujours personne ! Arrivé au bas de la piste de ski, il ne reste plus que 3 kilomètres à parcourir en forêt sur une partie sans difficultés. Il ne me reste plus qu’à dérouler jusqu’à l’arrivée.

val-cenis-03

J’aurais beau y mettre toute mon énergie, je ne rattraperai personne, et terminerai en solitaire à la 17ème place… 3 minutes derrière ma chère féminine qui, sans être mauvaise langue, à dû trouver aussi dans la descente quelques raccourcis…

Néanmoins, j’ai remplis ma mission et termine en 5h54’20″…. soit un bon quart d’heure de moins que mon calcul…. A seulement 10 minutes de la 8ème place et du podium vétéran… et 51 minutes derrière le vainqueur.

C’est un bon résultat malgré tout pour moi qui n’ai pas la chance de pouvoir courir en montagne régulièrement. Je garderai donc un bon souvenir de ce trail de Val-Cenis, sur un parcours globalement agréable même si la longue descente ne présente guère d’intérêts…

Je tiens également à féliciter mon pote Philippe qui est parti avec moi dans cette aventure et qui lui aussi a rempli ses objectifs personnels et en termine en un peu moins de 8 heures, content et décidé à revenir l’an prochain pour le 73 km cette fois !

val-cenis-12

Tous les résultats et informations sur le trail de Val-Cenis :

Résultats EDF Cenis Tour

val-cenis-07

 


Autres articles recommandés pour vous :

Cet article vous a plu ? Faites le connaître : Partagez-le !


Vous pouvez aussi lui attribuer une note... !

1 étoiles2 étoiles3 étoiles4 étoiles5 étoiles6 étoiles7 étoiles8 étoiles9 étoiles10 étoiles (1 votes, average: 8,00 out of 10)
Loading...

Soyez les premiers informés de nos prochains articles :